mercredi 10 juin 2009

Un coup de fil salé.

Depuis qu'il est très jeune Popol est insomniaque, ses nuits sont donc très courtes. Il s'occupe comme il peut. Sa grande passion, c'est de regarder, ranger, classer les objets de sa collection. En effet depuis quelques années, il collectionne des objets relatifs au cacao et au café, toutes les vieilles boites et affiches publicitaires qui lui tombe sous la main. Il habite un loft en centre ville, dans un petit immeuble devant lequel est placée une cabine téléphonique.

Ah! Cette cabine, qui aurait cru qu'un jour cette espace publique, inoffensif, censé nous rendre service serait devenu l'objet, non pas de sa collection, mais d'un conflit qui aurait pu mal tourner. Je m'explique!

D'abord, il faut savoir, qu'à cette époque là, chaque soir après 23h, Madame Rose, une petite femme de bonne corpulence, descendait de chez elle et allait s'installer dans cette cabine pour attendre patiemment que le téléphone sonne. Il se trouve que Mme Rose, passait des annonces dans des journaux frontaliers parce qu'elle exerce le métier d'hôtesse de charme qui est très demandé à notre époque. Son seul défaut était de faire profiter toute la rue de ses conversations érotiques pendant des heures, chaque nuit.

Popol se souvient que la première fois, il avait écouté toutes ces conversations avec amusement. Il n'était pas attiré par ce genre de service et ne dénigrait pas ce métier. Mais cette voix stridente, cette litanie, qui résonnait dans la nuit, Popol ne la supportait plus. Lui, il était aux premières loges et un soir il craqua. C'en était trop! il se saisit de son fusil et sans réfléchir tira vers la cabine téléphonique d'où en sorti Mme Rose en courant et en hurlant des injures.

Popol avait chargé son arme avec du gros sel. Il n'a toujours pas retrouvé le sommeil, mais le calme dans la rue est revenu. Aujourd'hui, on entend plus les conversations érotiques de Mme Rose la nuit ,dans la cabine téléphonique. Elle a certainement investi dans un mobile afin de ne plus risquer sa vie pour aller travailler. Popol, lui, il préparait ses futurs achats d'objets pour sa collection.

Samedi prochain il y avait le marché aux puces.

Cristina, le 19 mai 2009

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