jeudi 11 juin 2009

la ferme de la Briquerie: le temps des changements.

Madame Schweitzer appartient à une famille de paysans de Florange-Ebange, la famille Muller, qui elle-même trouve son origine dans la famille Baur qui tenait la ferme du Chaudebourg à Guentrange, célèbre un temps pour sa source d’eau ferrugineuse et qui fut rasée par l'armée française lors de la guerre de 1914, pour établir des fortifications.
Quand jeune mariée en 1955, elle arrive chez les Schweitzer à la ferme de la Briquerie, il n’y a aucune construction aux alentours, seulement des champs tout autour de la ferme et la route qui descend en ville.
Les vaches étaient lâchées dans les parcs qui jouxtaient la ferme. Et parfois des malandrins coupaient les fils et la police appelait : encore trois bêtes qui se promènent… Elle avait quand même remarqué qu’à la ferme il y avait des barreaux aux fenêtres… C’était un endroit isolé.
On savait qu'un jour il y aurait Bel Air et la route mais son mari ne voulu jamais quitter cet endroit. Petit à petit, les terrains ont étés expropriés et indemnisés au prix des Domaines, le quartier de la Côte des Roses est sorti de terre et il a bien fallu se reconvertir.

Madame Schweitzer se souvient des nouveaux venus qui s’installaient dans les immeubles à peine terminés. Les camions de déménagement s’embourbaient souvent dans ces terrains encore impraticables. Léon Schweitzer était toujours disponible pour tirer ces gens d’affaire avec son tracteur. Les habitants venaient de l’intérieur du pays, la Creuse, la Corrèze, pour travailler dans la sidérurgie. Beaucoup d’entre eux étaient d’origine rurale et au fil du temps certains demandèrent un lopin de terre pour faire un jardin. Léon Schweitzer retourna un coin de terrain où est située aujourd’hui la Sécurité Sociale pour leur en laisser l’usage. Ainsi s’établirent de bonnes relations de voisinage et d’échange de services. Il y avait toujours des gens prêts à donner un coup de main pour rentrer les foins.

Les gens qui venaient chercher leur lait à la ferme jusque là déploraient la situation et c’est ce qui a donné l’idée à Léon Schweitzer d’ouvrir un débit de lait. Ils ont démoli la grange attenante à la maison principale et construit la laiterie au dessus de la quelle ils se sont installés en 1972. De cultivateurs ils sont devenus commerçants en revendant à tous les quartiers limitrophes le lait acheté aux fermiers de la région.

Toute la Côte des Roses venait acheter son lait chez eux, et la maison était un endroit où les gens s’arrêtaient volontiers en passant. Avec le temps les gens ont construit ailleurs ou bien sont retournés dans leur région d’origine. La population a changé et les environs sont presque tous occupés par des pavillons et des immeubles récents. Madame Schweitzer garde le souvenir d’une vie rude mais bien remplie.






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